The Frustration of Disillusion
TESTAMENT
The Formation of Damnation
2008
Honnêtement, j'attendais sûrement trop de ce nouvel album. Nous laissait-on le choix au bout du compte ? Etait-il seulement possible de ne pas espérer ? Tout était réuni pour que le Messie fasse le retour le plus tonitruant de la décennie: neuf ans d'attente depuis le précédent effort, The Gathering, un groupe qui s'impose comme l'un des derniers survivants du thrash velu dit old-school, un chanteur revenu d'entre les morts, le line-up des meilleures heures quasi-complet et enfin, une pochette (superbe) où les trompettes de la mort, résonnant dans les cieux, étaient en train d'annoncer l'inévitable apocalypse à venir... Ouais, j'y ai cru à ce nouvel album. Pas loin du fantasme pur en fait: "Tremblez, pauvres hères désemparés, TestAmenT - notez l'écriture TRVE - est de retour et il va pulvériser toute cette scène de neo-falses incarnée par ces groupes paumés qui pratiquent mille styles en se persuadant de proposer quelque chose de neuf alors qu'ils ne font que recycler tout ce qui existe déjà et accolent des petits bouts d'un peu de tout au p'tit bonheur la chance ! TestAmenT va vous annihiler et va de nouveau dévoiler le chemin poussiéreux qui mène au Saint Graal du thrash: le riff qui tue !".
Et après écoute de l'album, la lumière est apparue. Eblouissante et soudaine. Mais pas celle filtrant à travers l'ouverture des portes me menant au paradis du thrash et illuminant l'escalier censé m'y conduire, plutôt celle du brusque retour à la réalité.
Pour être franc, je n'ai jamais été plus impressionné que ça par la musique de Testament. Oh certes, le groupe s'est imposé au fil des ans comme une référence en matière de thrash metal qui tabasse mais, à l'instar d'un Kreator, il n'a jamais sorti un album aussi référentiel qu'un Kill'Em All, un Reign in Blood ou un Rust in Peace. C'est d'ailleurs peut-être ce qui l'a empêché d'atteindre le panthéon du thrash (le fameux Big Four constitué de Metallica, Megadeth, Slayer et Anthrax), le groupe se contentant juste de lever la tête vers les cieux. Même The Gathering, acclamé de partout et considéré par beaucoup comme son meilleur album, ne présente pas ce caractère définitif qui permettrait à Testament de s'ériger comme une institution. Quant aux classiques, ils n'ont pas suffisamment résisté aux ravages du temps et sont restés trop ancrés dans une époque pour tenir la dragée haute aux références intemporelles citées plus haut. Finalement, on peut légitimement se demander si le groupe ne doit pas son statut avant tout grâce à sa longévité et au fait qu'il n'existe pas vraiment de concurrence en la matière.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Tout simplement parce que The Formation of Damnation est à l'image de son géniteur: l'oeuvre d'un honnête outsider. La mécanique est parfaitement huilée, ça thrashe non stop tout du long, ça riffe dur et ça tabasse sévère derrière les fûts sans oublier d'être mélodique au passage, ça donne envie de monter le son et de headbanguer, mais il manque ces hymnes qui font la différence entre ces braves vétérans et les maîtres du genre. En d'autres termes, l'ensemble est puissant et accrocheur mais manque cruellement de relief.
Trois titres qui sortent tout de même du lot sur cet opus: "More than Meets the Eyes", entraînant et super accrocheur; "The Formation of Damnation", un judicieux title-track car ce titre est le plus killer de l'album, avec son riff supersonique et son break qui fera rompre de nombreuses cervicales; et "Afterlife", le titre le plus groovy de tous.
Au final, un disque qui ne fait que nous convaincre que les meilleures heures du thrash sont toujours derrière lui mais qui possèdera peut-être suffisamment d'arguments pour raviver un tant soit peu la flamme d'un genre pour le moment sans héritiers.
Et après écoute de l'album, la lumière est apparue. Eblouissante et soudaine. Mais pas celle filtrant à travers l'ouverture des portes me menant au paradis du thrash et illuminant l'escalier censé m'y conduire, plutôt celle du brusque retour à la réalité.
Pour être franc, je n'ai jamais été plus impressionné que ça par la musique de Testament. Oh certes, le groupe s'est imposé au fil des ans comme une référence en matière de thrash metal qui tabasse mais, à l'instar d'un Kreator, il n'a jamais sorti un album aussi référentiel qu'un Kill'Em All, un Reign in Blood ou un Rust in Peace. C'est d'ailleurs peut-être ce qui l'a empêché d'atteindre le panthéon du thrash (le fameux Big Four constitué de Metallica, Megadeth, Slayer et Anthrax), le groupe se contentant juste de lever la tête vers les cieux. Même The Gathering, acclamé de partout et considéré par beaucoup comme son meilleur album, ne présente pas ce caractère définitif qui permettrait à Testament de s'ériger comme une institution. Quant aux classiques, ils n'ont pas suffisamment résisté aux ravages du temps et sont restés trop ancrés dans une époque pour tenir la dragée haute aux références intemporelles citées plus haut. Finalement, on peut légitimement se demander si le groupe ne doit pas son statut avant tout grâce à sa longévité et au fait qu'il n'existe pas vraiment de concurrence en la matière.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Tout simplement parce que The Formation of Damnation est à l'image de son géniteur: l'oeuvre d'un honnête outsider. La mécanique est parfaitement huilée, ça thrashe non stop tout du long, ça riffe dur et ça tabasse sévère derrière les fûts sans oublier d'être mélodique au passage, ça donne envie de monter le son et de headbanguer, mais il manque ces hymnes qui font la différence entre ces braves vétérans et les maîtres du genre. En d'autres termes, l'ensemble est puissant et accrocheur mais manque cruellement de relief.
Trois titres qui sortent tout de même du lot sur cet opus: "More than Meets the Eyes", entraînant et super accrocheur; "The Formation of Damnation", un judicieux title-track car ce titre est le plus killer de l'album, avec son riff supersonique et son break qui fera rompre de nombreuses cervicales; et "Afterlife", le titre le plus groovy de tous.
Au final, un disque qui ne fait que nous convaincre que les meilleures heures du thrash sont toujours derrière lui mais qui possèdera peut-être suffisamment d'arguments pour raviver un tant soit peu la flamme d'un genre pour le moment sans héritiers.