The Coming Curse - Graspop Metal Meeting 2008 Pt. II-1

Samedi 28 juin. 11h30. J'ouvre un oeil, puis deux, et constate que Buz est déjà réveillé. Le bruit que je perçois sur la toile de tente m'informe qu'il pleut dehors. Pas beaucoup toutefois (ce sera même passager). Nous sortons les chaises pliantes de la tente et nous installons dehors, en train de prendre un petit-déjeûner TRVE exclusivement constitué de clopes et de bières.
Cette journée s'annonce comme moins éreintante que la précédente: moins de groupes nous intéressent en effet, le premier, Alestorm, ne devant pas se produire avant 15h40. Nous profitons du temps qu'il nous reste pour retirer de l'argent et faire deux-trois courses en ville. Pour ce faire, nous n'allons pas à Dessel (je ne sais pas même pas s'il y a un distributeur dans ce patelin vraiment paumé), mais à Retie, situé à 4km de notre campement. Une bourgade pas bien grande mais où on aura sûrement plus de chances de trouver notre bonheur. Nous faisons un brin de toilette dans des sanitaires couverts uniquement constitués d'espèces de grands abreuvoirs à chevaux qui se succèdent sur toute la largeur. Pendant que certains crachent leur dentifrice, d'autres font la vaisselle dans le même abreuvoir. Hygiène TRVE. Nous nous rendons en ville. Je demande à une commerçante où on peut retirer de l'argent et s'approvisionner en cigarettes. Comme je me sens redevable, je lui achète un kilo de pommes. De la TRVE nourriture pour metalheads affamés. Nous nous rendons dans la rue qu'elle nous indique mais comme nous ne trouvons toujours pas de distributeur, nous demandons à une passante de nous montrer le chemin. Celle-ci, très accueillante, nous demande si nous venons pour le Graspop (pas bien dur à deviner avec nos t-shirts et notre apparence sûrement déjà crasseuse malgré notre toilette). Intérieurement, je suis fier d'être un warrior mais je suis surtout content de voir que les habitants, sûrement habitués par la présence annuelle de metalleux dans leur coin, nous accueillent et nous rendent service avec le sourire. Des questions me traversent l'esprit: comment ces gens nous considèrent-ils ? Pensent-ils que nous sommes des marginaux qui vivons 24h/24 dans la crasse et le bruit mais qu'au fond, nous sommes sympas ? Nous considèrent-ils comme des sortes de romanichels qui arpentent durant l'année tous les coins qui proposent ce genre de festivals ? Sont-ils vraiment rassurés au fond d'eux-mêmes malgré le sourire de façade qu'ils affichent ?
Quoiqu'il en soit, cette charmante passante nous propose de l'accompagner puisqu'elle aussi se rend à la banque pour retirer de l'argent. Ceci-fait, nous nous rendons dans le supermarché local où on trouve aussi bien de la bière que... des cigarettes. Un autre monde pour moi. Buz, blasé par toutes ses expériences vécues d'immortel, trouve tout ceci parfaitement normal.
Après avoir bu quelques coups à l'endroit où siège notre tente rouge-sang, nous nous rendons sur le site du Graspop à 15h40, tout juste au moment où débute le set d'ALESTORM sous le Metal Dome (il s'agit en quelque sorte du chapiteau "Nouvelle Star" du Graspop, car son but est de révéler de tout jeunes groupes au public). Alestorm, qui a sorti un album sympathique en début d'année répondant au nom de Captain Morgan's Revenge, propose un metal hargneux au côté folk très prononcé, et situe son propos au temps des pirates, comme Running Wild. Le groupe semble avoir un certain succès car beaucoup de personnes du public reprenaient les paroles. Niveau scénique, c'est une réussite totale: le chanteur, très drôle (surtout quand il joue les notes folk sur sa guitare-synthé), trouve facilement écho auprès du public, le gratteux se révèle impressionnant en enchaînant des solos puissants avec force tapping et autres variantes guitaristiques et musicalement, il faut avouer que la musique du groupe passe super bien le cap du live. Energique, diablement entraînant et sans temps mort du début à la fin, nous restons sur place du début à la fin du set alors qu'à l'origine, je pensais que nous ne dépasserions pas le cadre de la curiosité sur un ou deux titres. Un apéritif très ravigorant en attendant la suite.
La suite, c'est SONATA ARCTICA qui est chargé de l'assurer sur la Main Stage à 16h55 et pour Buz et moi, le soufflé retombe aussitôt le concert commencé. Bon, me concernant, le soufflé avait plus l'allure d'un matelas pneumatique gonflé par un pneumopathique étant donné que je n'attendais rien du groupe, n'étant pas fan de leur musique à la base mais tout de même, interpréter deux titres mous extraits du dernier album Unia n'était peut-être pas la meilleure solution pour démarrer le set. Quand bien même le groupe enchaîne des titres plus anciens par la suite, l'ensemble me paraît fade et ne prend pas. Je ne suis pour ainsi dire pas du tout dedans. Buz non plus et visiblement, le constat est le même pour le public, où seule une frange des tout-premiers rangs semblent prendre un certain plaisir. Pour le reste, c'est le calme plat. Du coup, nous délaissons le set des Finlandais pour nous diriger vers le Marquee I, afin d'assister à un bout du concert de Korpiklaani.
Le set de Soporifica ArcticZzZ...
~ Photo prise par Buz ~
Buz m'assure que Korpiklaani en live, ça le fait. Toutefois, nous choisissons de regarder seulement les deux-trois premiers titres car dans moins d'une heure, c'est Iced Earth qui doit fouler les planches de la Main Stage et il est hors de question pour nous d'être mal placés durant leur set (abominae) ! Comme nous avons quitté le show de Sonata Arctica assez tôt, nous arrivons dans un Marquee I encore peu bondé et pouvons donc choisir nos places sans trop de problème, bien que les premiers rangs soient déjà occupés.
18h00. KORPIKLAANI est accueilli sous les applaudissements vivaces du public. D'un coup, un simple tour de tête vers l'arrière me fait comprendre que la sortie ne se fera pas sans encombre car c'est un Marquee I plein à craquer qui se présente sous mes yeux effrayés. Qu'importe, nous aviserons, on est des guerriers ou on ne l'est pas ! Violon, accordéon et guitares électriques, le folk-metal dansant de Korpiklaani est en effet très communicatif. Rien de bien surprenant dans la musique du groupe mais je dois bien reconnaître que ce style de metal, à défaut d'être original (du moins, en regard de la saturation de groupes officiant dans ce style actuellement car à la base, le genre est tout de même bien singulier), donne envie qu'on s'y attarde en concert. C'est presque à contrecoeur que je me décide à partir quand Buz annonce que les trois premiers titres sont passés et qu'il nous faut nous installer devant la Main Stage pour voir Iced Earth dans les meilleures conditions. Nous quittons le chapiteau après avoir pourfendu les légions de fans qui tentaient de nous barrer la route.
Cornes-piklaani jouant devant un public tout acquis à sa cause.
~ Photo prise par Buz ~
Cette journée s'annonce comme moins éreintante que la précédente: moins de groupes nous intéressent en effet, le premier, Alestorm, ne devant pas se produire avant 15h40. Nous profitons du temps qu'il nous reste pour retirer de l'argent et faire deux-trois courses en ville. Pour ce faire, nous n'allons pas à Dessel (je ne sais pas même pas s'il y a un distributeur dans ce patelin vraiment paumé), mais à Retie, situé à 4km de notre campement. Une bourgade pas bien grande mais où on aura sûrement plus de chances de trouver notre bonheur. Nous faisons un brin de toilette dans des sanitaires couverts uniquement constitués d'espèces de grands abreuvoirs à chevaux qui se succèdent sur toute la largeur. Pendant que certains crachent leur dentifrice, d'autres font la vaisselle dans le même abreuvoir. Hygiène TRVE. Nous nous rendons en ville. Je demande à une commerçante où on peut retirer de l'argent et s'approvisionner en cigarettes. Comme je me sens redevable, je lui achète un kilo de pommes. De la TRVE nourriture pour metalheads affamés. Nous nous rendons dans la rue qu'elle nous indique mais comme nous ne trouvons toujours pas de distributeur, nous demandons à une passante de nous montrer le chemin. Celle-ci, très accueillante, nous demande si nous venons pour le Graspop (pas bien dur à deviner avec nos t-shirts et notre apparence sûrement déjà crasseuse malgré notre toilette). Intérieurement, je suis fier d'être un warrior mais je suis surtout content de voir que les habitants, sûrement habitués par la présence annuelle de metalleux dans leur coin, nous accueillent et nous rendent service avec le sourire. Des questions me traversent l'esprit: comment ces gens nous considèrent-ils ? Pensent-ils que nous sommes des marginaux qui vivons 24h/24 dans la crasse et le bruit mais qu'au fond, nous sommes sympas ? Nous considèrent-ils comme des sortes de romanichels qui arpentent durant l'année tous les coins qui proposent ce genre de festivals ? Sont-ils vraiment rassurés au fond d'eux-mêmes malgré le sourire de façade qu'ils affichent ?
Quoiqu'il en soit, cette charmante passante nous propose de l'accompagner puisqu'elle aussi se rend à la banque pour retirer de l'argent. Ceci-fait, nous nous rendons dans le supermarché local où on trouve aussi bien de la bière que... des cigarettes. Un autre monde pour moi. Buz, blasé par toutes ses expériences vécues d'immortel, trouve tout ceci parfaitement normal.
Après avoir bu quelques coups à l'endroit où siège notre tente rouge-sang, nous nous rendons sur le site du Graspop à 15h40, tout juste au moment où débute le set d'ALESTORM sous le Metal Dome (il s'agit en quelque sorte du chapiteau "Nouvelle Star" du Graspop, car son but est de révéler de tout jeunes groupes au public). Alestorm, qui a sorti un album sympathique en début d'année répondant au nom de Captain Morgan's Revenge, propose un metal hargneux au côté folk très prononcé, et situe son propos au temps des pirates, comme Running Wild. Le groupe semble avoir un certain succès car beaucoup de personnes du public reprenaient les paroles. Niveau scénique, c'est une réussite totale: le chanteur, très drôle (surtout quand il joue les notes folk sur sa guitare-synthé), trouve facilement écho auprès du public, le gratteux se révèle impressionnant en enchaînant des solos puissants avec force tapping et autres variantes guitaristiques et musicalement, il faut avouer que la musique du groupe passe super bien le cap du live. Energique, diablement entraînant et sans temps mort du début à la fin, nous restons sur place du début à la fin du set alors qu'à l'origine, je pensais que nous ne dépasserions pas le cadre de la curiosité sur un ou deux titres. Un apéritif très ravigorant en attendant la suite.
La suite, c'est SONATA ARCTICA qui est chargé de l'assurer sur la Main Stage à 16h55 et pour Buz et moi, le soufflé retombe aussitôt le concert commencé. Bon, me concernant, le soufflé avait plus l'allure d'un matelas pneumatique gonflé par un pneumopathique étant donné que je n'attendais rien du groupe, n'étant pas fan de leur musique à la base mais tout de même, interpréter deux titres mous extraits du dernier album Unia n'était peut-être pas la meilleure solution pour démarrer le set. Quand bien même le groupe enchaîne des titres plus anciens par la suite, l'ensemble me paraît fade et ne prend pas. Je ne suis pour ainsi dire pas du tout dedans. Buz non plus et visiblement, le constat est le même pour le public, où seule une frange des tout-premiers rangs semblent prendre un certain plaisir. Pour le reste, c'est le calme plat. Du coup, nous délaissons le set des Finlandais pour nous diriger vers le Marquee I, afin d'assister à un bout du concert de Korpiklaani.

~ Photo prise par Buz ~
Buz m'assure que Korpiklaani en live, ça le fait. Toutefois, nous choisissons de regarder seulement les deux-trois premiers titres car dans moins d'une heure, c'est Iced Earth qui doit fouler les planches de la Main Stage et il est hors de question pour nous d'être mal placés durant leur set (abominae) ! Comme nous avons quitté le show de Sonata Arctica assez tôt, nous arrivons dans un Marquee I encore peu bondé et pouvons donc choisir nos places sans trop de problème, bien que les premiers rangs soient déjà occupés.
18h00. KORPIKLAANI est accueilli sous les applaudissements vivaces du public. D'un coup, un simple tour de tête vers l'arrière me fait comprendre que la sortie ne se fera pas sans encombre car c'est un Marquee I plein à craquer qui se présente sous mes yeux effrayés. Qu'importe, nous aviserons, on est des guerriers ou on ne l'est pas ! Violon, accordéon et guitares électriques, le folk-metal dansant de Korpiklaani est en effet très communicatif. Rien de bien surprenant dans la musique du groupe mais je dois bien reconnaître que ce style de metal, à défaut d'être original (du moins, en regard de la saturation de groupes officiant dans ce style actuellement car à la base, le genre est tout de même bien singulier), donne envie qu'on s'y attarde en concert. C'est presque à contrecoeur que je me décide à partir quand Buz annonce que les trois premiers titres sont passés et qu'il nous faut nous installer devant la Main Stage pour voir Iced Earth dans les meilleures conditions. Nous quittons le chapiteau après avoir pourfendu les légions de fans qui tentaient de nous barrer la route.

~ Photo prise par Buz ~
18h55. Nous sommes de nouveau situés dans les 5-10 premiers rangs nous séparant de la Main Stage. ICED EARTH entre sur scène sur les premières notes de "The Dark Saga" et l'ovation est évidemment à la hauteur de l'événement que représente le retour du chanteur emblématique d'Iced Earth, Matthew Barlow, au sein de la formation. Comme Jon Schaffer aime virer plein de monde de son groupe, je lui conseillerais bien de virer ce gratteux qui a littéralement saccagé l'intro en lead de "The Dark Saga", comme s'il jouait sur une guitare désacordée ! Le même problème se présentera plus tard sur un autre titre. Toutefois, j'avoue que je n'ai pas noté d'autre massacre durant le reste du concert. Il faut dire que mes yeux étaient rivés sur Schaffer et bien évidemment Barlow, d'une puissance vocale rare, et qui a assis tout le monde en modulant sa voix chaude sans aucune fausse note du début à la fin du concert, passant le plus aisément du monde des graves aux aiguës sans montrer aucun signe de faiblesse. Vous connaissez le triple-live Alive in Athens ? En terme de chant, de son et d'ambiance, j'ai eu à de nombreuses reprises l'impression de me replonger dans ce live magistral tant l'ensemble était carré et quasi-parfait, bien qu'évidemment plus court. Un véritable florilège d'hymnes, pêle-mêle: "The Burning Times", "Dracula", "Ten Thousand Strong", "Violate", "Pure Evil", "Vengeance is Mine", "My Own Saviour"... sans oublier "Melancholy (Holy Martyr)", une chanson dont je ne suis pas extrêmement fan mais qui m'a paru magique ici, le refrain serrant le coeur plus que jamais à l'occasion de ce set et que je ne me suis pas privé de reprendre avec passion.
Durant le long et superbe "The Coming Curse", je vois Buz qui pointe son appareil sur moi. Pensant qu'il voulait me prendre en photo, je headbangue bêtement comme un damné jusqu'à ce qu'il presse sur le bouton... Ce n'est que plus tard que je réalise que ce fumier d'immortel me filme !!! Pris de court, je me mets à bafouiller n'importe quoi lors d'un des passages-clés de ce super titre ! Le résultat, catastrophique, plus bas :D
Au bout d'1h05 de concert, Iced Earth rend les armes avec le titre "Iced Earth". 1h05 qui m'a paru durer 20 minutes. Nous quittons la fosse des étoiles dans les yeux mais dans ma tête, je regrette que ce concert n'ait pas vu sa durée doublée.
Durant le long et superbe "The Coming Curse", je vois Buz qui pointe son appareil sur moi. Pensant qu'il voulait me prendre en photo, je headbangue bêtement comme un damné jusqu'à ce qu'il presse sur le bouton... Ce n'est que plus tard que je réalise que ce fumier d'immortel me filme !!! Pris de court, je me mets à bafouiller n'importe quoi lors d'un des passages-clés de ce super titre ! Le résultat, catastrophique, plus bas :D
Au bout d'1h05 de concert, Iced Earth rend les armes avec le titre "Iced Earth". 1h05 qui m'a paru durer 20 minutes. Nous quittons la fosse des étoiles dans les yeux mais dans ma tête, je regrette que ce concert n'ait pas vu sa durée doublée.